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Guide de l'assurance auto pour les jeunes conducteurs et nouveaux permis


Une fois le petit "A" installé à l'arrière de sa voiture, le nouveau conducteur disposant du permis probatoire se retrouve avec un papier rose très fragile à conserver. Par ailleurs, les compagnies d'assurance l'ont également compris. Elles n'hésitent pas à faire grimper leurs prix, voire se méfier de signer quelconque contrat. Vous faites partie de ces jeunes permis ? Voici un guide pratique pour bien s'assurer, quand on fait partie de ces "conducteurs à risques".


C'est un fait réglementé. Les détenteurs du permis depuis moins de trois ans sont certainement parmi les plus méfiés par les assureurs, et ces derniers le font payer très cher. Cette majoration des prix des contrats d'assurance est appelée surprime. Et conformément au Code des assurances, celle-ci peut grimper jusqu'à 100 % du tarif normal lors de la première année du permis, 50 % la seconde et 25 % la troisième. À ce niveau-là, l'automobiliste n'a pas le droit à l'erreur. Voici un tour d'horizon de ce qu'il faut savoir pour s'assurer, les points malins pour réduire la note, et les pièges à éviter.

De l'importance du choix de l'auto

Avant même de rentrer dans les détails du choix du contrat d'assurance le plus intéressant pour vous, ne négligez pas le choix de votre voiture. Celui-ci est déterminant pour le coût que vous consacrerez au forfait assurance.

Préférez une voiture peu puissante (voir l'indice "CV" mesurant les chevaux fiscaux), peu récente et davantage en motorisation essence que diesel. Ce dernier point est important, car une voiture fonctionnant au gazole est en générale plus puissante et les assureurs s'en méfient. En résumé, préférez des voitures montrant une puissance de 4/5 ou 6 CV.

Choisir une formule adaptée

En France, il est obligatoire de souscrire à une assurance auto qui couvre au minimum notre responsabilité en cas d'accident.

Ce genre de formule de base est appelé "assurance au tiers". Elle propose uniquement la garantie de votre responsabilité civile en remboursant les dommages causés aux autres. C'est une offre intéressante si votre voiture est âgée ou de faible valeur. Passant du simple au double, une formule plus complète ne vous serez pas d'une grande utilité si en l'espace d'un an le coût de votre assurance dépasse celui de la valeur de votre auto. Néanmoins, cette formule ne couvre pas systématiquement vos dégâts en cas d'accident causé de votre part.
 
L'assurance "au tiers étendu" pourra de fait se montrer comme le bon plan si vous souhaitez être couvert en cas de vol, incendie et bris de glace. Pensez toutefois qu'elle ne prend pas en compte les chocs avec les animaux, les actes de vandalisme et les pertes de contrôle.
La meilleure formule sera ainsi certainement l'assurance "tous risques". Elle possède d'ailleurs des avantages économiques :
 
  • franchises* plus faibles que sur assurance au tiers
  • possible assistance ou prêt de véhicule inclut dans la formule en cas de problème avec votre propre véhicule
 
* franchises : Coûts restant à l'assuré pour couvrir les réparations de son véhicule en cas de sinistre. Montant variable selon les formules et les négociations avec votre assureur.

Des contrats plus particuliers : attention aux coûts marketing

Face aux différents niveaux d'assurance, les compagnies mettent en place depuis quelque temps d'autres formules davantage personnalisées. Si celles-ci peuvent se montrer attrayantes avec leurs prix, gare à ne pas se faire avoir !

Les contrats d'assurance évolutifs : souriez, vous êtes surveillé !

De plus en plus de nouvelles compagnies proposent aux conducteurs d'installer un système de boîtier qui analyse et enregistre leur conduite. En théorie, elle permet de récompenser les conducteurs pour leurs absences d'infractions de type excès de vitesse en leur ajoutant du capital bonus. Dans les faits, l'inverse est aussi surveillé. Et attention, le malus peut lui aussi voir son capital se majorer ! À fuir, d'ailleurs l'opération est en perte de vitesse.

Les contrats d'assurance au kilomètre : ne vous sous-évaluez pas

Toujours dans un souci de faire baisser le coût de son forfait assurance, l'assurance au kilomètre peut se montrer ou non comme un bon plan. Elle se décline sous deux formes :
 
  • les forfaits au kilométrage limités prédéfinis (entre 4 000 et 25 000 km par an)
  • les formules qui vous font payer au kilomètre ce que vous avez effectué grâce à un boîtier

Pour qui ? Vous ne serez plus assuré si vous dépassez la limite prédéfinie si vous choisissez l'offre n°1. Et pour le forfait n°2 : la note peut devenir salée si vous roulez beaucoup. À choisir davantage si vous circulez bien moins de 10 000 kilomètres par an, et que vous ne prenez pas le risque de sous-évaluer votre kilométrage annuel ou mensuel. Attention au changement de vie dans ce cas, un nouveau job, un déménagement et votre forfait explose.

Choisir son assureur : nos conseils !

Aux côtés des différentes formules et options d'assurance, il existe de multiples compagnies à la fois méfiantes des jeunes conducteurs, mais par ailleurs avides de les fidéliser. Comment faire son choix et surtout espérer trouver la moins chère ? Nous vous avons recensé deux leviers à prendre en compte.

1 - Jouez sur tous les tableaux
Que ce soit sur leur site, en agence ou via des comparateurs d'assurance, adressez-vous partout. Si les comparateurs sont aujourd'hui puissants tant ils ramènent une clientèle énorme aux assureurs qui se voient obligés de se montrer compétitifs, sachez que les agences physiques peuvent également avoir leur avantage. Explication dans notre second conseil...

2 - Devis et négociation : faites jouer la concurrence, on vous écoutera !
Grandement numérisées, les souscriptions à des contrats d'assurance peuvent toutefois se faire via de vraies agences. Et en demandant des devis à chacune, il vous sera possible de négocier les prix. En effet, il est bon de savoir que chaque assureur possède une marge de négociation sur ses propres tarifs...

3 - Vérifiez bien les franchises et l'assistance
Outre le tarif de l'assurance, regardez bien le tarif des franchises, car ces dernières peuvent être importantes surtout avec un bon prix pour la garantie. De même, certaines assistances ne vous dépannent pas devant chez vous, mais à un minimum de 50 kilomètres de votre domicile, c'est-à-dire là ou vous êtes le plus rarement !

S'assurer comme second conducteur : faites bien attention !

Sur les contrats d'assurance auto, il est possible de marquer un second nom de conducteur. En théorie, cela sert à notifier une seconde personne qui utiliserait le véhicule de temps à autre, et à un kilométrage forcément moindre vis-à-vis de celui du conducteur principal. Mais certains utilisent ce paramètre pour inscrire une personne plus expérimentée comme un membre de sa famille pour payer moins et éviter les surprimes des conducteurs novices.

À vos risques et périls ! N'oublions pas que si votre assureur se rend compte de cette magouille, ce dernier pourra se retourner contre vous, notamment en cas d'accident. Vous risquez d'être résilié, et auquel cas, il sera très difficile de trouver une assurance outre que celles spécialisées où les tarifs sont conséquents.

Préférez inscrire votre nom en second conducteur sur la voiture de vos parents avant d'avoir acheté votre premier véhicule, afin d'accumuler déjà du capital bonus. Ces points-là vous seront restitués lors de votre premier contrat d'assurance à pleine charge, grâce au fait qu'il sera inscrit dans votre relevé d'information (Cf : les papiers indispensables pour souscrire à une assurance).

Comment assure-t-on sa voiture ?

Avant tout, quelques papiers vous seront obligatoires pour vous rendre chez une compagnie d'assurance.
 
  • certificat d'immatriculation ; la carte grise, étant délivrée par votre préfecture,
  • permis de conduire ; il mentionne notamment la date d'obtention (ou de validité) de votre permis de circuler, notamment pour calculer la surprime,
  • relevé d'informations ; l'assureur l'utilise pour calculer un éventuel bonus/malus. Il ne vous sera d'aucun changement particulier si vous n'avez jamais été assuré auparavant.
     
À l'achat d'un véhicule d'occasion, il vous est possible de signer un contrat d'assurance avant même que vous n'ayez reçu la voiture et obtenu le certificat d'immatriculation à votre nom. En effet, il peut vous être utile de communiquer à votre compagnie la date et l'heure de la remise des clés pour planifier la couverture de l'assurance. Cela vous fera gagner du temps. Vous aurez par la suite un mois pour faire la demande du changement de nom à votre préfecture.

Pendant l'apprentissage : optez pour la conduite accompagnée

Dernier point malin à noter : l'avantage d'opter pour l'apprentissage anticipé à la conduite (AAC), plus généralement appelé "conduite accompagnée".
Cette voie d'apprentissage à la conduite permet en pratique de faire baisser la note du coût de l'assurance auto. Mesurée entre 25 et 30 % moins chère, celle-ci est liée au fait que la surprime ne s'étend que sur deux ans suivant la souscription au contrat d'assurance. De plus, elle est déjà moins chère : 50 % du prix normal la première année – contre 100 % sinon – et 25 % la seconde.

Lundi 1 Octobre 2018
Hadrien Augusto



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