Les 3 difficultés du permis moto


Le permis moto est accessible à tous ou presque, néanmoins nous ne sommes pas tous égaux face à l’épreuve pratique et aux examens. Quelles sont les principales difficultés que rencontrent les nouveaux motards lors de leur apprentissage ? Permis pratique a posé la question justement à ceux qui préparent le permis pour identifier les difficultés majeures et les solutions pour mettre toutes les chances de votre côté.


Le permis Moto A2 ou A1 est une épreuve mentale et physique qui pourrait surprendre bien des athlètes. Gestion du stress, concentration, assiduité, fluidité du corps sont des compétences qui sont chez certains innées et qui pour d’autres s’acquirent avec l’expérience. Le permis moto est la réalisation d’un rêve et il en ressort parfois énormément de pression surtout si l’expérience du deux roues est égale à zéro.

1) Le stress  : le chemin vers l’échec

Entre crainte et difficulté, il n’y a qu’un pas.

En général, une personne qui n’a aucune expérience de la conduite d’un deux roues motorisée va avoir peur et va donc beaucoup appréhender ses premiers tours de roues. Nous pouvons dire que les erreurs arrivent alors avec la crispation. Elles peuvent être physiques et/ou mentales. Alors un seul mot d’ordre pour réussir votre permis moto : détendez-vous et relativisez l’importance de l’examen.

2) L’allure réduite ou lente épuise !

Nous avons tous notre façon de nous asseoir, de nous tenir sur la moto, mais le principal est de se sentir confortablement installé. Il est vrai ! Attention à ne pas prendre de mauvaises habitudes. La bonne posture pour vous faciliter l’épreuve du "lent" est la suivante !

- Entre-jambes collé au réservoir, les genoux serrés ;
- Pointes de pieds sur les cale-pieds ;
- Les bras légèrement fléchis avec les poignets dans le prolongement de l’avant-bras. Évitez les cassures au niveau des carpiens.


Si c’est possible, prenez le temps de faire quelques essais sur la machine avec votre moniteur. Vous trouverez ainsi votre meilleure position et minimiserez ainsi les contractions. L’évolution au ralenti est l’un des exercices les plus complexes à réaliser car il met en action plusieurs de nos sens :

La vue : Il est évident que le regard est un allié. Il est impératif d’anticiper le prochain virage et pour cela il faut poser son regard en tournant la tête. La rotation des yeux ne suffira pas. Tournez la tête complètement sans verrouiller vos bras sur le guidon.

Vous n’aurez, pas moins de trois commandes à utiliser simultanément. La poignée de gaz, le levier d’embrayage et le levier de frein. Écoutez le régime de votre moteur. Il vous donnera l’information sur sa vitesse et vous évitera à force d’expérience de caler ou d’accélérer excessivement au risque de vous amener à la faute.

La coordination entre le regard, la gestion des commandes, l’équilibre est plus rapidement acquis avec les personnes qui ont déjà conduit, cependant il y a également des difficultés avec les plus aguerris comme l’excès de confiance et les mauvaises habitudes déjà prises.

3) La vitesse fait peur

Eh oui, parmi les apprentis, la troisième difficulté est l’appréhension de la vitesse, ou plus exactement la peur de la perte de contrôle à cause d’une mauvaise manœuvre. En phase d’apprentissage, mais aussi chez les tout jeunes permis, les manœuvres de l’évitement et du freinage d’urgence arrivent en tête des sondages.

Cela peut paraître contradictoire mais avoir de la vitesse est indispensable pour se mettre en sécurité lors de la conduite d’une moto. Les trajectoires sont ainsi plus faciles, l’adhérence est meilleure, le corps fatigue moins et donc la conduite est plus fluide.

Pour l’évitement, vos pieds sont en appui sur les repose-pieds, vos genoux sont serrés contre le réservoir et vous êtes détendu, n’est-ce pas ? Évidemment... que non. Notre sondage, lui, révèle tout l’inverse et pourtant cette position est celle à adopter pour réussir.

Dans 90 % du temps, le haut du corps est verrouillé. Les bras sont complément rigide. Cette attitude met en contrainte votre guidon et ne vous permettra pas de gérer la manœuvre avec succès. Le contre-braquage du guidon n’est pas naturel, nous sommes bien d’accord mais il n’est absolument pas dangereux. C’est une phase pendant laquelle, vous ne touchez ni au frein, ni à l’accélérateur. Vous êtes donc plutôt en sécurité.

Pour le freinage d’urgence, là aussi vous serez en confiance en adoptant la position adéquate. L’appréhension sera différente entre une moto avec et sans ABS. Les freinages sont devenus plus simples avec le système d’ABS désormais généralisé sur les moto-écoles. Avec ou sans ABS il est indispensable de respecter les distances minimales de sécurité, et de ne pas conduire au-delà de vos capacités, pensant que la technologie va tout rattraper. A contrario, c’est bien le seul moment où l’on vous conseillera de tendre vos bras sur le guidon.

Le guide de survie pour le permis moto

Finalement, la fin des difficultés ne commencerait-elle pas, avec l’amélioration de votre posture ? La moto est une discipline qui demande de la concentration mais aussi de la détente. Mêlez ces deux conseils antinomiques et le tour est joué. Pour le stress, le nouveau permis moto et sa réforme de 2020 devrait finalement le réduire en enchaînant les exercices sur le plateau et en enlevant aussi celui de l’interrogation orale le jour du plateau. Peut-être d’ailleurs le seul bénéfice de cette réforme 2020 qui apportera aussi quelques difficultés supplémentaires. Une chose est certaine, vous rêvez de permis moto alors vous avez la motivation qui est aussi indispensable pour réussir.

Jeudi 16 Janvier 2020
Marie PAUL


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