Au Centre d’examen de Vélizy-Villacoublay, en décembre 2017, Arnaud Lacroix vient, à 28 ans, de réussir son permis moto A2 et dès la première présentation. Déjà titulaire du permis B, son expérience sur deux deux-roues se résumait à la conduite d’un 50 cc étant plus jeune. La Honda CB500 qui a servi à sa formation ainsi qu'à son examen a été mise à disposition par HMS, et spécialement adaptée. Au guidon gauche, plus de commande d’embrayage, le levier a été déplacé à droite au-dessus du levier de frein. Le commodo gauche reste seul en place. La moto de HMS dispose néanmoins d'une double commande électrique avec une deuxième "cocotte" placée à droite afin de s’adapter à d’autres handicaps. En résumé, les leviers du frein avant et d’embrayage se superposent pour être actionnés tous les deux avec la main droite. Avant la réussite à cet examen du permis moto, Arnaud a dû contourner de nombreux obstacles, comme obtenir le droit de passer ce permis.
"Un médecin agrée, plutôt que les commissions médicales"
Arnaud - permis A2
« J’ai commencé les démarches été 2016, mais en réalité après une première tentative, une fois mon permis voiture obtenu. J’étais alors passé en commission médicale, et cette dernière souhaitait avoir une attestation d’une auto-école qui s’engageait à me former, les freins étaient multiples. Comme le parcours semblait alors bien compliqué, j’ai privilégié mes études et reporter mon projet de permis moto à plus tard.
En 2016, j’ai donc changé de stratégie et je ne suis pas repassé devant une commission médicale, car je savais la démarche complexe, ces commissions préfectorales examinent surtout des cas d’alcoolisme et elles sont trop rigides avec le handicap. J’ai fait la démarche d’aller voir un médecin agréé par la préfecture, l’accueil et prise en compte du handicape ont été totalement différents. Avec ce sésame j’ai contacté l'auto-école CER Bobillot à Paris et HMS qui me permettait d’avoir une moto spéciale et adaptée à mon handicap pour apprendre à conduire et pouvoir passer l’examen. La moto, une Honda CB500 a été finalisée en octobre 2017. La double commande à la droite du guidon a été une habitude à prendre, c’est complexe de freiner et de débrayer en même temps, mais pour le permis moto en lui-même, la grosse difficulté pour moi a été l’épreuve sans l’aide du moteur. J’avais quelques appréhensions le jour de l’examen en manquant de prise. Sur le plateau, en revanche, aucune difficulté une fois maîtrisée la double commande. J’ai profité de mon expérience de conduite d’un 50 cc à vitesses, c’est indéniable. Désormais je recherche ma première moto et je pense faire l’adaptation moi-même, j’adore les néo-rétros.»
« J’ai commencé les démarches été 2016, mais en réalité après une première tentative, une fois mon permis voiture obtenu. J’étais alors passé en commission médicale, et cette dernière souhaitait avoir une attestation d’une auto-école qui s’engageait à me former, les freins étaient multiples. Comme le parcours semblait alors bien compliqué, j’ai privilégié mes études et reporter mon projet de permis moto à plus tard.
En 2016, j’ai donc changé de stratégie et je ne suis pas repassé devant une commission médicale, car je savais la démarche complexe, ces commissions préfectorales examinent surtout des cas d’alcoolisme et elles sont trop rigides avec le handicap. J’ai fait la démarche d’aller voir un médecin agréé par la préfecture, l’accueil et prise en compte du handicape ont été totalement différents. Avec ce sésame j’ai contacté l'auto-école CER Bobillot à Paris et HMS qui me permettait d’avoir une moto spéciale et adaptée à mon handicap pour apprendre à conduire et pouvoir passer l’examen. La moto, une Honda CB500 a été finalisée en octobre 2017. La double commande à la droite du guidon a été une habitude à prendre, c’est complexe de freiner et de débrayer en même temps, mais pour le permis moto en lui-même, la grosse difficulté pour moi a été l’épreuve sans l’aide du moteur. J’avais quelques appréhensions le jour de l’examen en manquant de prise. Sur le plateau, en revanche, aucune difficulté une fois maîtrisée la double commande. J’ai profité de mon expérience de conduite d’un 50 cc à vitesses, c’est indéniable. Désormais je recherche ma première moto et je pense faire l’adaptation moi-même, j’adore les néo-rétros.»
L’avis du formateur
Guillaume Lucas moto-école CER Bobillot
« Ce permis moto a débuté il y a plus d’un an, et ce délai était dédié à la préparation de la moto. La formation à la conduite a duré deux mois en réalité. C’est ma première expérience avec le handicap, mes collègues qui en avaient fait l’expérience m’avaient prévenu que ces élèves ont une grosse motivation et sont débrouillards, j’ai pu le vérifier.
J’ai adapté ma pédagogie pour Arnaud en étant plus vigilant au début afin d’éviter la perte d’équilibre. En fait, il y a un échange particulier et c’était très important de bien comprendre son handicap afin d’adapter ma formation. Avant la première leçon, j’ai roulé avec la moto préparée par HMS afin d’adapter ma pédagogie aux spécificités techniques de cette moto et de cette formation. Ensuite, j’ai rapidement repris un rôle normal de formateur. Tous les formateurs peuvent former au permis moto une personne handicapée et l’expérience est carrément enrichissante. »
« Ce permis moto a débuté il y a plus d’un an, et ce délai était dédié à la préparation de la moto. La formation à la conduite a duré deux mois en réalité. C’est ma première expérience avec le handicap, mes collègues qui en avaient fait l’expérience m’avaient prévenu que ces élèves ont une grosse motivation et sont débrouillards, j’ai pu le vérifier.
J’ai adapté ma pédagogie pour Arnaud en étant plus vigilant au début afin d’éviter la perte d’équilibre. En fait, il y a un échange particulier et c’était très important de bien comprendre son handicap afin d’adapter ma formation. Avant la première leçon, j’ai roulé avec la moto préparée par HMS afin d’adapter ma pédagogie aux spécificités techniques de cette moto et de cette formation. Ensuite, j’ai rapidement repris un rôle normal de formateur. Tous les formateurs peuvent former au permis moto une personne handicapée et l’expérience est carrément enrichissante. »
HMS : des motos équipées, mais pas uniquement
Outre la difficulté d’obtenir le certificat médical d’aptitude à la conduite, il faut trouver une moto équipée pour passer le permis moto et HMS est la seule association mettant à disposition des motos adaptées au handicap. Sans cette association de bénévoles rien n’est vraiment possible, car selon Marc Bruin ; son secrétaire, le permis moto est souvent considéré comme un pur loisir interdit aux personnes en situation de handicap, à l’inverse du permis voiture jugée plus pertinent. Les réticences sont nombreuses.
« Nous mettons à disposition ces motos équipées pour passer le permis moto, il faut être adhérant (15 €/an), ensuite les coûts sont réduits, 120 € pour les motos et 150 € pour le side. Nos motos sont basées en région parisienne.
La vocation de HMS est évidemment de réduire les coûts du permis pour une personne « handi ». Nous avons trois motos et un side-car-école qui correspondent à la réglementation du permis A2. La première dispose de commandes à main gauche, la deuxième est toutes commandes main droite et la troisième pour les handicaps de jambes droit ou gauche. Nos side-cars couvrent tous les handicaps physiques. Le permis moto en situation de handicap est un parcours de patience, la grosse difficulté est la partie administrative, d’une préfecture à l’autre nous n’avons pas les mêmes complications. Les délégués des centres d’examen des permis ont aussi un pouvoir, nous avons des cas où nous avons des demandes qui ne sont pas conformes avec l’homologation des motos, mais la plus grosse contrainte reste l’obtention de l’avis médical et aussi bien en régularisation qu’en première demande. HMS permet le passage d’une trentaine de permis moto par an, depuis 20 ans nous avons assisté à des points positifs. Par exemple à nos débuts, 90 % des dossiers concernaient des régularisations, c’est-à-dire des personnes qui avaient le permis moto avant d’être touchées par le handicap. Aujourd’hui, première demande et régularisation s’équilibrent, en accompagnant les candidats, on limite le découragement. En plus des motos adaptées, nos adhérents qui ont fait le parcours et soutiennent les nouveaux, l’instruction des dossiers est passée de six à deux mois globalement. En pratique, nous sommes le chaînon manquant dans le parcours du permis, car nos motos sont également assurées grâce à notre partenaire « La Mutuelle des Motards », car si un candidat en situation de handicap pourrait avoir sa propre moto pour passer le permis, il ne pourrait pas l’assurer avant d’avoir son permis.
Nous n’avons pas d’accord avec les moto-écoles, le candidat reste libre de son choix. Depuis les débuts de l’association, nous avons recensé plus de 500 permis moto obtenus et nous avons collaboré avec une cinquantaine d’auto-écoles. Parfois en dehors de nos frontières, notamment en Belgique, mais uniquement techniquement pour adapter des motos, car la réglementation est différente. »
La vocation de HMS est évidemment de réduire les coûts du permis pour une personne « handi ». Nous avons trois motos et un side-car-école qui correspondent à la réglementation du permis A2. La première dispose de commandes à main gauche, la deuxième est toutes commandes main droite et la troisième pour les handicaps de jambes droit ou gauche. Nos side-cars couvrent tous les handicaps physiques. Le permis moto en situation de handicap est un parcours de patience, la grosse difficulté est la partie administrative, d’une préfecture à l’autre nous n’avons pas les mêmes complications. Les délégués des centres d’examen des permis ont aussi un pouvoir, nous avons des cas où nous avons des demandes qui ne sont pas conformes avec l’homologation des motos, mais la plus grosse contrainte reste l’obtention de l’avis médical et aussi bien en régularisation qu’en première demande. HMS permet le passage d’une trentaine de permis moto par an, depuis 20 ans nous avons assisté à des points positifs. Par exemple à nos débuts, 90 % des dossiers concernaient des régularisations, c’est-à-dire des personnes qui avaient le permis moto avant d’être touchées par le handicap. Aujourd’hui, première demande et régularisation s’équilibrent, en accompagnant les candidats, on limite le découragement. En plus des motos adaptées, nos adhérents qui ont fait le parcours et soutiennent les nouveaux, l’instruction des dossiers est passée de six à deux mois globalement. En pratique, nous sommes le chaînon manquant dans le parcours du permis, car nos motos sont également assurées grâce à notre partenaire « La Mutuelle des Motards », car si un candidat en situation de handicap pourrait avoir sa propre moto pour passer le permis, il ne pourrait pas l’assurer avant d’avoir son permis.
Nous n’avons pas d’accord avec les moto-écoles, le candidat reste libre de son choix. Depuis les débuts de l’association, nous avons recensé plus de 500 permis moto obtenus et nous avons collaboré avec une cinquantaine d’auto-écoles. Parfois en dehors de nos frontières, notamment en Belgique, mais uniquement techniquement pour adapter des motos, car la réglementation est différente. »