ER-6n : Toujours le bon compromis après le permis

Essai : Kawasaki ER-6N 2016


Symbole Kawasaki de la moto pour débuter, pour le permis et surtout pour l'après-permis, l'ER-6 n'a rien d'une nouveauté mais possède une solide et enviable réputation en or massif. Sa recette fonctionne toujours parfaitement et offre un compromis très homogène propre à séduire les nouveaux motards avec une vraie polyvalence et ce, même si la concurrence est objectivement plus moderne.


L'ER-6 est iconique depuis 2006, date de son lancement mais aussi largement améliorée, notamment en 2012 avec une refonte majeure. La Kawasaki est désormais menacée par la concurrence et l'arrivée cette année de la Suzuki SV650 ; sa force et ses atouts restent néanmoins très nombreux. Dans les faits, ses qualités se retrouvent rapidement "au guidon" et séduisent ceux qui roulent (vraiment !), assez normal finalement pour une Kawa.
Sa plus grande qualité, celle qui lui donne encore largement l'avantage sur la concurrence est son confort. Sur ce point, les suspensions filtrent efficacement les inégalités de la route alors que la selle en deux parties (conducteur et passager) est assez épaisse et moelleuse pour permettre de voyager loin. Parmi les autres améliorations apportées en 2012, son petit carénage de tête de fourche surmonté de son déflecteur pour l'instrumentation offre une protection vraiment étonnante pour un roadster. En canalisant efficacement l'écoulement aérodynamique, l'ER-6N évite une bonne partie des turbulences et des remous d'air au niveau du casque de son pilote, c'est très bien joué et très appréciable. Dans le même temps, la Kawa conserve une présentation Hi-tech avec ce bout de carénage mais également avec son bras de suspension tubulaire, son amortisseur apparent sur le côté droit ou encore son silencieux totalement intégré et ainsi protégé en cas de chute.
L'ER-6 offre finalement une présentation de grosse moto, ce qui est vrai aussi avec son poids conséquent de 204 kilos (206 en version ABS), avec son plein d'essence de 16 litres offrant une autonomie record dans la catégorie de presque 300 kilomètres.

Un vrai moteur Kawa avec du coffre et de l'allonge

Largement répandue dans les moto-écoles, la Kawasaki ER-6N séduit maintenant depuis dix ans en offrant aussi une rassurante facilité de conduite.
La commande d'embrayage avec son levier réglable (un point fort pour les débutants) est douce et progressive et son petit rayon de braquage facilite les manœuvres à basse vitesse. Avec une hauteur de selle un peu haute de 805 mm ou l'absence du ralenti piloté comme sur la Suzuki SV, la Kawasaki reste facile mais elle n'est pas non plus ultra facile, sur ce point la Suz fait mieux par exemple. Mais l'ER-6 possède aussi un moteur à la fois performant et abordable à toutes les expériences. Son architecture classique de bicylindre en ligne possède un comportement très linéaire, c'est-à-dire disponible à bas régime, toujours appréciable quand on débute mais aussi avec du coffre et de l'allonge qui permet d'économiser les passages de vitesses. Une bonne chose car le sélecteur manque d'agrément et que l'indicateur de rapport engagé fait défaut. Avec 72 ch en réserve, l'ER-6 sait aussi se montrer performante avec le caractère moteur d'une authentique Kawa, ce n'est pas rien. Bien évidemment, l'ER-6N est aussi disponible en version A2 pour le permis avec une puissance bridée et ramenée à 47 ch.
En action, la partie cycle oppose stabilité et précision, à la maniabilité et à la légèreté des propositions plus modernes, mais l’essentiel est là, la Kawa sait tout faire, laisser parler la poudre à ses heures, mais aussi musarder, voyager et assurer les déplacements quotidiens en sécurité avec un freinage puissant mais facile à doser.



Ultra polyvalent

Produit à maturité, L'ER-6 donne une leçon de qualité à la concurrence, la Kawa est fidèle aux préceptes de la marque, elle est bien finie et de belles factures, mais aussi pratique, sur de nombreux détails comme par exemple ses crochets d'arrimage à l'arrière, sa vraie capacité à transporter un passager par son confort et ses poignées arrières, ou encore par son espace de rangement sous la selle. Facturée 6 500 € avec l'indispensable ABS (6 000 € sans ABS et avec le risque d'une revente future plus difficile sur le marché de l'occasion), l'ER-6 est la moins chère des propositions des grands constructeurs, un ultime atout.
 

L'avis de Permis Pratique

Très loin d'être calaminée, l'ER-6N est encore capable de faire assaut de qualités marquantes face à la concurrence plus moderne et de se montrer polyvalente, très confortable et super pratique au quotidien. Dans le même temps, son moteur et sa partie cycle assurent des sensations accessibles aux nouveaux motards, mais assez fortes pour ne pas être sans faveur avec de l'expérience. De la polyvalence, de la raison, le tout avec de l'ADN Kawasaki, la proposition n'est pas «  up to date » mais plus que recevable.


Les points forts Protection contre les remous d'air étonnamment efficace Confort de selle préservé Aspects pratiques nombreux Vraie Kawasaki à sensations Moteur avec beaucoup d'allonge

Ses petits défauts Boite avec une sélection, un poil désagréable Manque un indicateur de rapport engagé Poids et hauteur de selle pour les grands débutants ou les petits gabarits

 

Fiche Technique Kawasaki ER-6n 2016

  2 cyl. en ligne / 649 cc / 6 rapports 72 ch (ou 47,5 ch en A2)  à 8 500 tr/min 6.4 Nm à 7 000 tr/min hauteur de selle 805 mm / 204 kilos (206: ABS) Réservoir de 16 litres

Vidéo officielle Kawasaki sur l'ER-6n

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Mercredi 22 Juin 2016
Christophe Harmand


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