Permis Pratique, permis auto et moto, conducteur nouvelle génération

La méthode d’attribution des places d’examens du permis de conduire

Comment l'administration définie les quotas par auto-école !


Au cœur du problème de carence des dates d’examens, la méthode nationale d’attribution des places dictée par la circulaire n° 2006-3 du 13 janvier 2006 est à l’origine des soucis pour les candidats aux permis de conduire auto ou moto, et des auto-écoles. Permis Pratique vous livre le secret surréaliste de l’attribution des places d’examens.


La méthode d’attribution des places d’examens du permis de conduire
Si vous pensez que le nombre de places d’examen est directement lié au nombre d’examens nécessaires entre les premières demandes et les représentations, vous êtes hors du coup. La règle en place est plus complexe et surtout complètement déconnectée des réalités en se référant uniquement aux premières demandes à l’examen, mais pas les 2e ou 3e représentations. Explications :

M -1 à M -12 pour le mois M afin de déterminer le nombre de M+2

Le calcul du nombre d’examens est basé sur une moyenne annuelle de l’année passée : M -1 à M -12 pour le mois M, à partir exclusivement du nombre de candidats examinés en « première présentation » chaque mois et par catégorie (auto, moto). Voilà le problème, le nombre d’examens n’est pas en prise directe avec les besoins réels, mais avec les chiffres de première présentation à l’examen de l’année passée qui devient du coup valeur étalon, le référentiel absolu du permis, et instaurant le fameux « taux de réussite ».
 
Le système d’attribution des places d’examens a imaginé pouvoir répondre à la demande réelle de ceux qui repassent le permis pour la seconde ou la troisième fois, en ajoutant simplement un coefficient multiplicateur. Ce coefficient est arbitrairement fixé à 1,66 et si la circulaire n’explique pas pourquoi, elle indique en revanche clairement : « C’est la variation de ce coefficient qui assure l’équilibre et la réussite du système. Aussi, il importe de ne pas le plafonner arbitrairement au seul motif qu’il peut paraître trop élevé. » Si ce n’est que le coefficient est trop juste et n’a pas évolué contrairement à ce que laissait imaginer la circulaire.

Un petit exemple chiffré

Prenons par exemple une auto-école ou un « établissement d’enseignement à la conduite » pour reprendre l’appellation de la circulaire, qui présente une moyenne mensuelle de 25 candidats en première présentation :
25 « premières présentations » par mois x 1,66 = 41,5, arrondi à 42 places par mois.
Ce que la circulaire ne dit pas, c’est que la réalité de l’obtention du permis en première demande est de 50 %, donc 12 représentations en deuxième demande soit déjà un total de 37 places, reste alors tout juste 5 places pour les troisièmes et quatrièmes présentations, le système est déjà défaillant sur le papier.

La grande idée du système

La grande idée inavouée du système est d’être un cercle vertueux avec les bons candidats et un cercle vicieux avec les moins bons. Son principe est simple ; pour que les auto-écoles obtiennent des places d’examens, il faut de bons candidats qui obtiennent le permis du « premier coup », c’est indispensable, car ce chiffre reste à la base du calcul de référence. L’administration oblige par ce principe à augmenter le taux de réussite en première demande pour le faire passer de 50 à 64 %, c’est le chiffre officieux qui circule dans les centres d’examen du permis de conduire.
Ce principe d’attribution des places pourrait peut-être fonctionner dans un monde parfait, avec des inspecteurs toujours présents, jamais malades ou en grève et des candidats ultra formés, jamais stressés face à l’examen et qui se présentent toujours avec leur pièce d’identité. Seulement voilà, ce n’est pas le cas et ces impondérables deviennent de véritables grains de sable dans cette belle machine administrative qui est du coup incapable de fonctionner correctement.

Mercredi 25 Juillet 2012
Christophe Harmand



Les examens | Code (ETG) | Le guide d'evaluation P.L. et BE | Les interrogations orales P.L. et BE | Les interrogations écrites P.L